lyrics
En transport, la bienséance est un mot vide de sens
Mais je me balade encore dans le réseau d'Île-de-France,
Dépité : y a pas plus d'humanité dans les gens que je croise
Que de qualité dans un stand de foire.
Cherchant désespérément dans l'oeil des gens
Une once d'échange, ne percevant que des regards méchants,
Méfiants, déviant devant un dépliant,
Bavant sur un bas-ventre ou défiant d'un air très chiant,
En solitaire, je passe près de deux heures par jour
Avec des hommes-mystères, introduit dans leur parcours.
Tous se foutent de tout même des actes inciviles
Et y a que les miss du genre missile qui ne passent pas invisibles.
Dans un cadre pareil, comment te dire que je n'ai pas la rage
De voir que les wagons s'enchaînent et qu'on est tous de passage.
Ecoute bien, ça vient de loin même si t'es dans le coin.
La vie défile et je te raconte quand j'étais dans le train.
Paye ton ticket, passe ton pass
Ou saute le tourniquet comme Chirac. On raque pas, on passe !
Reste droit ! Qu'est-ce que t'as ? Presse le pas !
On stresse le tas ! Chaque jour on t'emmène vers le bas !
Paye ton ticket, passe ton pass
Ou saute le tourniquet comme Chirac. On raque pas, on passe !
Reste droit ! Qu'est-ce que t'as ? Presse le pas !
On stresse le tas ! Chaque jour on t'emmène vers le bas !
Connexions constantes, communications contraintes...
Feintant l'occupation, les distractions y vont bon train.
Des smartphones dans toutes les mains, pour les passagers
Commence à s'installer un moment de déni à partager.
Entassés dans un carré ou en face à face,
Certains matent par la glace pour pas se confronter à des carapaces.
Change de métro, rien ne change, même pas la crasse.
Chacun fait savoir à l'autre que dans sa vie l'autre n'a pas sa place.
L'indifférence en cataplasme ne m'indiffère pas.
Poussé à faire des choix, je me coupe de tout grâce à mon MP3.
Entre eux et moi, je vois pourtant des correspondances
Alors qu'on pense qu'arracher un sourire devient une récompense.
On se déshumanise et on se laisse faire.
On reste fier tant qu'on fait tourner l'activité tertiaire.
Ce fonctionnement espiègle a des airs de chantage,
Attachés à la tâche pour qu'eux, sans tache, ils se prennent un pourcentage.
Paye ton ticket, passe ton pass
Ou saute le tourniquet comme Chirac. On raque pas, on passe !
Reste droit ! Qu'est-ce que t'as ? Presse le pas !
On stresse le tas ! Chaque jour on t'emmène vers le bas !
Paye ton ticket, passe ton pass
Ou saute le tourniquet comme Chirac. On raque pas, on passe !
Reste droit ! Qu'est-ce que t'as ? Presse le pas !
On stresse le tas ! Chaque jour on t'emmène vers le bas !
Incident technique : descente aux enfers.
Une foule s'agite pour s'agripper à des barreaux en fer.
Ça s'affole, tout le monde scrute et s'affaire,
Ça se presse dans tous les sens alors qu'y a pas grand chose à faire.
Cette impatience est couverte par des perturbations,
Gesticulations qui justifient notre sale réputation.
J'ai jamais vérifié ailleurs qu'ici
Mais reste persuadé qu'on ne fait rien de bien à faire les imbéciles.
Fierté, orgueil ou peur de l'autre :
Le peuple se gausse quand on en parle, moi je reste à fleur de peau.
Métro, RER, tram ou transilien
Tranchent les liens qui nous ressèrent dans des repères qui nous le rendent si bien...
Je t'ignore, tu m'ignores, on s'ignore,
J'ai tort, t'as tort, on a tort, alors qu'on soit d'accord :
Si j'y pense si fort à chaque montée
C'est que j'ai peur de ne jamais plus subir l'effet du choc escompté.
credits
from
Essais (EP),
released November 6, 2019
Instrumentale : Mezcla
Texte : Kimo
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