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Film noir

from Essais (EP) by Libres Ratures

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  • Compact Disc (CD) + Digital Album

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lyrics

La pièce est sombre, seule une lampe de bureau
Projette l'ombre d'un homme chapeauté d'un Borsalino
Assis sur une chaise en bois, détendu, le regard froid,
Un cigare mâchouillé entre les doigts.
Face à lui, un homme droit vêtu d'un costume noir,
A peine visible. Il prend son verre et boit,
Patientant. Un rond de fumée est expulsé.
La sentence. Le premier homme est révulsé :
"Léon, l'heure est grave,
Nous avons pu repérer quelques corrompus parmi les gens braves.
La dignité de notre faction est salie,
Il nous revient la charge d'honorer le nom de notre famille !
Je te connais depuis des décennies.
Tu apportes le sérieux quand les autres sont dans l'hérésie.
Tu as le sang froid, je le sens en toi.
Mais sans moi tu serais sans le sous et sans toit.
Entends-moi, je parle avec le coeur !
J'ai eu tant de peine face à tes pairs et à leurs erreurs...
Ces malfrats se sont terrés dans un tripot,
Ils pillent dans nos caisses et pensent que je vais rester là à faire du tricot ?
Les choses sont simples et tu n'as pas le choix !
Une balle pour chacun et de te rater tu n'as pas le droit !
Exécute une excursion dans leur taudis
Et ne pardonne pas. Aucune excuse car ils m'en ont trop dites."


Les lueurs des lampadaires permettent de faire transparaître
La pluie déviée par le vent, qui pour un temps s'arrête.
A la fenêtre, Léon relâche le rideau pâle
Tandis que pénètre adouci le bleu d'un gyrophare.
Prenant le signe en guise d'avertissement,
Chaque ligne de son visage aigri gagne en affermissement.
La main crispée sur son revolver,
Léon et son compère ont besoin d'un vrai bol d'air.
Accueilli par un souffle erratique,
Dehors, il fait juste assez gris pour que la pluie rapplique.
Imperturbable dans son attitude,
Léon est capable de feinter sur son incertitude.
Il pense, avec un moral mitigé mais stable,
Que cette mission lui apporterait un renom détestable.
Mais en fait, qui s'entête dans les affaires louches ?
Si la police enquête, ceux qui s'en mêlent sont les familles qu'elles touchent.
La vendetta ne rend pas estropié :
Quand on y rentre, on y est trempé de la tête au pied.
Léon le sait, Léon le sent et s'accroche à la rage,
Chaussures mouillées, chapeau plié, alourdi par la drache.
Ici, les lâches n'ont pas leur place au panthéon
Mais dans un trou, au plus profond, à ce que pense Léon.
Les temps sont troubles et la tension double.
La traîtrise n'est punissable que par des sanctions lourdes.


S'envolant en volute, de la fumée caresse un abat-jour.
Du feutre doux incrusté dans une table en acajou.
Six silhouettes sont découpées par la lumière.
Les yeux dans l'ombre, on joue aux cartes et à celui qui sera le plus fier.
Dans ce dernier combat, les vrais gangsters s'imposent
Et grâce aux coups-bas ils sont coupables d'obtenir gain de cause.
Leur seule valeur est dans le billet
Et question équité : chacun son verre, chacun son cendrier.
Rien n'est vide, les nervis sont bien servis.
Un serveur endimanché propose des spiritueux interdits.
Dans un coin, un type s'amuse à lancer une pièce,
Des filles traînent et deux costauds sont postés à l'entrée du siège.
L'ambiance est perturbée par trois coups métalliques.
Vincenzo esquisse un geste de façon mécanique.
Le seuil est révélé sans plus attendre
Et s'y encadre un homme dégoulinant sur fond de pluie battante.
Léon avance, retire son chapeau,
Le retourne, et l'eau stagnante tombe au sol en flaque d'eau.
Vincenzo prend la parole :
"Si tu viens pour nettoyer sache qu'on est déjà rincé à l'alcool !
Le stock baisse au fur et à mesure, Léon.
Viens prendre un verre au lieu de t'éterniser sur le péron !
Allez, plus on est saoul, plus on rit !
C'est pas un scoop que tu débarques ainsi chez nous, tu sais que j'ai tout compris...
Dis-nous ton prix qu'on discute un peu !
Le vieux perd son fric, je te propose bien mieux !"
Sortant une liasse Vincenzo achève :
"Je sais que derrière ta cuirasse tu sais que tout s'achète..."
Laissant la phrase planer en suspens,
Léon allume une cigarette pour se donner du temps.
Il fait le tour des lieux avec ses yeux
Puis les fixe d'un air sérieux avant de rétorquer à ces messieurs :
"Mes valeurs ne sont pas monétaires,
Quand elles s'indignent elles font du bruit et j'aime pas trop les taire.
Vous, vous jactez de l'argent au point de le galvauder
Mais moi, j'ai la loyauté comme loi et on ne pourra me l'ôter."
Autour de la table les regards se croisent,
Un silence s'installe, les deux frères d'armes se toisent.
Montrant son flingue à silencieux,
Vincenzo soupire : "C'est dingue que tu sois si prétentieux !
Les gars comme toi sont pas nombreux...
Mais va savoir pourquoi les personnages pompeux font pas long feu.
Ça serait honteux que je te laisse vivre
Alors que ton vieux pense te nourrir avec ses caisses vides !"
Léon réplique : "Ta dignité est au tapis,
Ce serait plus sûr que tu n'aies pas de futur dans ma fratrie."
Puis il dégaine la dernière sentence à dire :
"En somme, nous ne sommes que des hommes de main sans avenir."

credits

from Essais (EP), released November 6, 2019
Instrumentale : Mezcla
Texte : Kimo

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